mardi 15 juin 2010

877 - La poésie rongée par ses vers

La poésie de nos jours, surtout la poésie d'auteurs inconnus, est tombée en totale désuétude.

Par le simple fait que n'importe qui écrive de la poésie aujourd'hui, autant dire tout le monde, elle ne vaut plus rien. La poésie de nos jours ronronne. Et lorsque la rime pour se démarquer cherche à aboyer, hurler, rugir, elle ne fait que lamentablement braire : la corde poétique a été archi usée depuis un siècle. Ecrire en vers, c'est mal écrire.

Défenseurs des Lettres, au lieu de vous alarmer du déclin de l'intérêt du public pour les ouvrages de rimes, huez plutôt les derniers poètes qui s'ingénient à parasiter la littérature de leurs "admirables inspirations" couchées à travers recueils, feuillets et autres minces supports voués à une glorieuse mais -Dieu merci !- hypothétique postérité ! Compatissez au sort que réservent ces méchants poètes à leur lectorat sombrant dans une fatale léthargie au contact de leurs rêveries nombrilistes... La poésie en vers est bel et bien morte, et c'est tant mieux !

Le naufrage de cette poésie maintenue sous perfusion dans les cercles ultra confidentiels, autarciques et sclérosés n'en est que plus pathétique : chaque jour ressuscitée grâce au mirage de l'auto congratulation entre adeptes, elle perd progressivement en crédibilité.

La poésie, je veux dire la poésie versifiée, ne vaut rien si elle n'est pas baudelairienne.

Personnellement j'ai la décence et le bon goût de ne pas versifier afin de ne pas faire mourir d'ennui mes lecteurs. N'oublions pas que le versificateur se fait surtout plaisir à lui-même. J'ai compris depuis longtemps que la poésie versifiée ne valait rien si elle n'était pas baudelairienne. Ou hugolienne.

Bref, un Dupont qui versifie n'est qu'un tueur de poésie.

Le versificateur à notre époque n'est qu'une plume décidément bien légère cherchant à donner corps à ses jolies niaiseries et fausses profondeurs -qui ne sont que fosses- auprès d'un lectorat aussi minoritaire que complaisant. Je considère la poésie versifiée contemporaine comme de la masturbation littéraire dans sa grande majorité.

La vraie poésie versifiée est avant tout une technique. Elle doit se distinguer des poisseux, pesants, maladroits mouvements du coeur en mettant en avant le caractère aérien d'une technique parfaitement mâitrisée porteuse de messages limpides, essentiels, digestes et non pas remorquer de manière informe les surcharges de l'âme en proie à ses délires "nombrilistiques"...

L'authentique poésie est un dessert léger qui s'apprécie à petites doses (et encore, pas tous les jours !) au lieu de cette habituelle mélasse tantôt insipide, tantôt écoeurante.

En un mot, Verlaine ou rien !

C'est cela avoir le sens de la littérature et de la poésie : savoir se taire pour laisser les maîtres perdurer. Ce que je fais précisément en ne versifiant JAMAIS. D'autres l'ont fait avant moi bien mieux que je ne saurais le faire, alors pourquoi s'ingénier à faire moins bien ?

mercredi 9 juin 2010

876 - Farrah Fawcett : sourire perçant

Farrah Fawcett, frêle et radieuse incarnation de la féminité à la face hyper sexuée d'où, paradoxalement, émanait une chasteté quasi angélique, créature magnétique à large dentition contribuant à faire de chaque sourire un pur ravissement, rêve incarné dans une chevelure luxuriante et un visage éclatant est morte en tant que mythe durablement momifié par la renommée certes, mais principalement en simple vieille peau qu'elle était devenue...

Ce parfait produit d'une Amérique superficielle, artificielle, télévisuelle n'en fut pas moins dans sa jeunesse une authentique beauté, les fautes de goût de sa toilette yankee n'occultant point les charmes innés de sa nature.

Blonde, charmeuse, séraphique, cette Eve typiquement texane fut tout aussi spécifiquement américaine dans la déchéance de sa beauté... Qu'importe ! Ses laideurs tardives ne feront jamais oublier sa gloire révolue tant il est vrai qu'elles furent plus éphémères encore.

Farrah Fawcett aura vieilli avec un masque de grande douleur, celui du cancer bien sûr mais également celui de la Beauté devenue Hideur. Née sous le souffle de Vénus, elle finit ses jours sous le signe du crabe, avec pour uniques parures la ride et le sanglot, derniers cosmétiques déposés sur son front par la Camarde...

La chute vers la tombe n'en fut que plus vertigineuse.

On a de la compassion pour cette défunte si belle sur nos écrans, si épouvantable sous la stèle.

En ce monde toute beauté est vouée à la putréfaction.

Toutefois Farrah Fawcett aura emporté l'essentiel dans la fosse : sa superbe dentition qui, comme ses ossements, pendant des siècles témoigneront crûment, mais secrètement, de son passage sur Terre.

Mais surtout, et c'est là la force et la consolation du poète qui partout ne voit que le beau, je crois que depuis sa sépulture le visage décharné de Farrah Fawcett -visage devenu crâne- définitivement dirigé vers le ciel, figé en direction de l'infini avec son superbe alignement de dents carnassières, continue de charmer l'Univers.

En adressant un sourire éternel aux étoiles.

INDISPENSABLES IMBECILES

Bonne nouvelle pour les voyants, astrologues et autres visionnaires à services en ligne (ou à domicile) hautement tarifés : les imbéciles, les vrais de vrais, les profonds, les indéfectibles existent bel et bien et visiblement cette race "ânesque" n'est pas prête de s'éteindre ! J'ai vérifié.

Ils sont même des millions tout autour de nous.

Parfois même ils ont de grandes responsabilités : chefs d'état, ministres, PDG... Mais les irréductibles imbéciles se recrutent également dans les couches sociales plus modestes : ouvriers, smicards, pauvres... Et même dirais-je surtout chez ceux qui n'en ont financièrement pas les moyens : ils sont plus nombreux encore à s'endetter pour mieux s'enfoncer dans leur imbécillité.

Les mages au service de tout ce petit monde ont des tarifs fort élevés il est vrai, mais c'est dans l'ordre normal des choses : l'imbécillité, ça se mérite !

C'est même très moral de facturer à ce point la "voyance extra-lucide" car la bêtise doit toujours être sévèrement payée. C'est d'ailleurs ce qui fait sa très grande valeur aux yeux de ceux qui l'exploitent. C'est le prix : plus on fait preuve de bêtise, plus on doit chèrement s'en acquitter.

Finalement je trouve très honorable le métier d'astrologue : cette corporation de bonimenteurs professionnels ne plume que les gens qui sont nés pour braire, qu'ils soient fortunés ou désargentés, sains de corps ou débiles mentaux, cultivés ou ignares. L'impôt sur la bêtise est le moins contesté de tous : les gens bêtes le paient d'eux-mêmes avec zèle, même quand ils n'ont plus rien. Rêve de tout percepteur...

On a besoin des imbéciles dans notre économie. Grâce à eux les astrologues et affiliés pourront encore longtemps contribuer à maintenir l'industrie du luxe en France, l'argent facilement gagné prédisposant naturellement à la dépense superflue.

Bref, l'imbécillité c'est bon pour l'économie.

Vivent les imbéciles !

Raphaël Zacharie de IZARRA

lundi 7 juin 2010

875 - L'incroyable radin que je suis !

L'avarice à mes yeux est une grande qualité.

Je suis moi-même extrêmement radin. L'avarice m'enrichit tant financièrement que moralement. Me priver de tout ce qui coûte de l'argent pour augmenter mon capital dormant me procure une immense satisfaction.

Les dépensiers ne peuvent pas comprendre cette jouissance-là...

En outre mon avarice me pousse à chercher les solutions les plus économes pour vivre, donc les plus saines. C'est le radinisme qui m'a poussé à adopter un mode de vie écologique avant l'heure : en plus de fouiller les poubelles, je roule à vélo, bois de l'eau, jeûne... Excellent pour la forme !

Je me passe de tout ce qui est superflu, ce qui me rend libre.

L'avarice m'oblige à faire preuve de permanente imagination : chercher tous les prétextes pour n'offrir rien de coûteux à personne, et surtout pas à mes amis. Dépenser pour faire plaisir aux autres étant selon moi une pure aberration, quand j'offre des cadeaux, c'est à moi-même que je les offre. Ce qui limite fortement les risques étant donné que je n'ai que des exigences d'irascible comptable...

La peur de la dépense inutile m'a appris à apprécier les choses simples, mais surtout, je le répète, à apprécier les choses qui me font plaisir à moi et non aux autres, ce qui m'a mené à la vraie indépendance d'esprit.

On me déteste à cause de mon avarice c'est vrai. Mais quand on m'aime, au moins je sais que ce n'est pas pour mon argent. La sélection s'est opérée autour de moi : mes amis sont rares, donc encore plus précieux. Mais surtout, mes amis peuvent compter sur moi pour ne rien leur promettre qui offense mon budget. Pour ça, ils me font totalement confiance.

Et la confiance, ça compte dans l'amitié.

En revanche, tout ce qui ne mange pas de pain, je le distribue sans calcul et de bon coeur.

Pour cela ma générosité est sans borne.

Ce qui se paye avec de simples mots, ce qui s'achète avec rien, ce qui se monnaye avec de purs espoirs mais guère plus, voilà qui convient à mon existence d'incorrigible radin !

jeudi 27 mai 2010

874 - L'Islam, peste des Dupont-Lajoie

Les musulmans sont en train de devenir la nouvelle peste à combattre dans la société française.

Un racisme anti Islam se répand dans toutes les directions : depuis la rue infestée de Dupont trouillards et haineux jusque dans les récents textes de lois dictés par une Marianne solennelle et impartiale engoncée dans sa toge aux plis républicains décidément rigides, en passant par les supposés indifférents, les traditionnels sans-avis malheureusement contaminés par l'air du temps, eux aussi...

L'inconscient collectif est au rejet des musulmans.

Dans cette atmosphère survoltée, trouble, malsaine où la moindre allusion à l'érection d'une mosquée ou évocation de l'ombre d'un voile suscite des débats télévisés passionnés, de virulentes polémiques d'envergure nationale, des réflexions sur des projets de lois liberticides (pour ne pas dire franchement racistes à l'égard de la communauté musulmane), comment ne pas faire de rapprochement avec les puanteurs de l'Allemagne de 1933 ?

Comme au temps de la stigmatisation des Juifs, le poison est insidieux : ça commence de façon "inoffensive" par des débats publics, des émissions de télévision, des articles de journaux, des prises de position politiques...

Où cela finira-t-il ?

Le culte musulman, pourtant deuxième religion en France par le nombre des adeptes, depuis toujours bien établi sur notre sol et, au même titre que le culte catholique, quasi "étatisé" dans les esprits pourrait-on dire, devient peu à peu la religion ennemie aux yeux du français moyen influencé par les "idées en vogue".

Si bien qu'être musulman actuellement en France, sortir en djellaba pour les hommes, voilées pour les femmes, c'est déjà faire acte de courage, de rébellion. Vouloir marquer son appartenance à l'Islam sur les lieux publics est en passe d'être considéré comme un acte anti-républicain dans l'opinion publique !

C'est grave. Cela signifie que porter le voile, la djellaba devient, me semble-t-il, plus un geste politique qu'un acte de foi religieuse. A force de dénoncer les signes distinctifs de l'Islam, la république française les a transformé en bombes emblématiques. Après la guerre aux symboles, la guerre aux hommes ? Les conflits physiques commencent toujours par la discorde des esprits.

Cette république dévoyée qui sous des dehors louables et proprets se targue de vouloir défendre de prétendus principes de neutralité, d'égalité, de tolérance et qui en réalité pue l'islamophobie me dégoûte !

C'est bien connu, qui veut se débarrasser de son chien l'accuse d'avoir la rage.

La vérité est qu'avec ses valeurs trop élevées pour les normes de notre pays, le musulman dérange. Pire : il ne ressemble tout simplement pas au bon français blanc. Par sa différence ethnique (cela n'est bien sûr pas systématique mais dans leur grande majorité les musulmans de France sont des Arabes et des Magrébins), par son dégoût de la chair porcine, par sa fidélité aux préceptes de sa religion, le musulman est l'ennemi désigné de notre culture paillarde, défroquée, alcoolique.

Attention, je ne condamne par notre belle culture française ici ! Je suis français à cent pour cent moi aussi. J'aime mon pays, j'aime boire, railler les curés, défier le Ciel, trousser les jupons et banqueter (à la différence que, comme les musulmans, je ne consomme pas de porc), sauf que, sans pour autant adopter les moeurs admirables des musulmans (je tiens à garder ma culture), je m'élève contre cette intolérance consistant à condamner la vertu des musulmans tout en faisant la promotion de nos propres vices !

Je trouve très salutaire la présence dans notre société des musulmans : ils contrebalancent nos excès.

Nous mangeons du porc, eux non. Nous nous enivrons de bon vin, eux pas. Ils vont de plus en plus à la mosquée, nous de moins en moins à l'église. Où est le problème ? Leurs femmes portent pudiquement le voile, les nôtres se font honteusement avorter. Que leur reprochent-ont ? N'ont-ils pas le droit de choisir une vie décente, vertueuse, saine ?

Mon respect pour la religion musulmane ne signifie nullement que j'excuse les excès des mauvais fidèles fous fanatiques prêts à tuer pour défendre leur cause... Ce n'est pas parce que je dénonce les vices des catholiques et de leur république hypocrite qui alcoolise son peuple, abruti ses jeunes, "cochonise" ses citoyens, fait avorter ses femmes, que je ne dénonce pas ceux des mauvais musulmans. Je n'ai jamais fait la promotion des criminels, terroristes et tyrans dans ma défense de la culture musulmane, contrairement à ce que prétendent mes détracteurs.

Je condamne avec la même ardeur l'intolérance et la bêtise des catholiques à l'égard des musulmans en général que la folie meurtrière des musulmans fanatiques, haineux envers l'Occident.

Non les musulmans ne sont pas un danger pour la France, non l'Islam n'est pas une religion de gens à la mentalité archaïque, non les mosquées ne sont pas des repaires de terroristes prêts à en découdre avec la société française !

Ces grotesques idées reçues sur les musulmans sont indignes d'un pays comme le nôtre avec ses traditions d'ouverture, de Lumières, d'humanisme.

La vérité, c'est que sous l'effet de je ne sais quel venin (les médias, la télévision, l'effondrement du niveau scolaire, l'alcool peut-être) notre république est purement et simplement devenue raciste.

mardi 25 mai 2010

873 - Les oeillères de l'enfance

Enfant, je croyais plus que tout aux vérités de laboratoires : la science, les mathématiques, l'algèbre, la logique, les lois visibles, les réalités palpables, l'intelligibilité matérielle des choses, l'évidence des concepts... Telles étaient les clés du monde qui m'entourait. Les seules pensais-je, avec mes manuels scolaires pour Bible, le soleil pour repère, la table de multiplications pour lois.

Dès l'âge de raison, le monde avait pris pour moi la forme rassurante, implacable d'une vaste pensée cartésienne débarrassée d'inutile beauté et d'émotion superflue.

J'avais des bornes en moi, celles de la puérilité qui ne voit les choses que de piètre hauteur. Les enfants sont sots : ils ne voient rien d'autre que la science au-delà de l'horizon qu'ils s'amusent à calculer, mesurer, n'imaginent que des atomes sous leur oreiller, n'accordant aucun sens à leurs songes, ne veulent rien savoir de l'Univers qui n'entre pas dans leur docte cervelle nouvellement imprégnée d'inflexible raison !

Comme tous les gosses de sept ans, j'étais un âne.

Mais très vite ma vue grossière du monde s'affina, le bagage purement rationnel me tenant lieu d'intelligence ne pouvant suffire pour appréhender ce qui dépassait du cadre. Je constatais que plus le contenu de mes manuels à l'école était dense, ramassé, et donc censé être indiscutable, plus la marge était grande autour de ces austères vérités... Ce qui me laissait d'autant plus de place pour dessiner des moutons et des roses tout autour.

C'est en devenant adulte que je compris tout. Là, la poésie s'ajoutait aux mathématiques, le mystère à la science, la beauté aux explications rationnelles... Pour donner son relief à la vie. Ecolier, j'étais bêtement matérialiste. Tout avait une explication, il suffisait d'ouvrir les manuels, de faire confiance aux savants, à la raison, à l'éducation nationale.

Peu à peu, derrière le froid calcul je découvrais la lumière.

Sous le plomb de la pensée rigoureuse, je percevais des plumes de subtilité, des arabesques d'esprit, des sinuosités poétiques qui se combinaient à la matière pour former la Réalité. Ainsi le carbone devenait principe vital plein de sens, le simple brin d'herbe miracle, l'eau merveilleuse énigme, entre infinie complexité chimique et infinie simplicité spirituelle... Même les formules mathématiques les plus rébarbatives avaient pour moi leur beauté intrinsèque : il me suffisait de porter un regard divin sur les chiffres pour qu'ils se mettent à briller. Je sentais que l'ordre procédait d'une essence supérieure, que les formes de la nature étaient calquées sur des figures célestes, enfin que l'invisible guidait le monde.

Si bien que plus je m'éloignais de l'enfance, plus je devenais rêveur, émerveillé, sensible, pur.

lundi 17 mai 2010

QUI EST JEAN-PIERRE HERLANT ?

Je me réjouis du succès de Jean-Pïerre HERLANT qui donne une bonne leçon d'humilité aux intellectuels vaniteux et aux politiques arrivistes.

Lui il a percé avec rien, juste par sa simplicité et sa naïveté quand des pontes échouent en déployant leur prétendue "science en communication" et autres gros budgets de "com".

HERLANT ridiculise royalement ces messieurs de la "com" pétris de doctes sottises....

Etre soi-même, tel est le secret du succès.

Il est indéniable que le succès fulgurant des vidéos de Jean-Pierre HERLANT (ayant entraîné sa médiatisation) provoque l'envie, la jalousie, la rage, voire la haine de bien des moqueurs...

Le coup de génie involontaire de monsieur HERLANT : la simplicité.

Cette sincérité du coeur, ce bon sens populaire, cette fraicheur du propos, cette authenticité sont les secrets de Jean-Pierre, loin, très loin des discours empesés, calculés et vaniteux des intellectuels et politiques obsédés par leur image...

Lui, son image, il s'en moque totalement.

Avec sa seule naïveté il aura réussi à percer là où bien avant lui maints spécialistes de la "com" cyniques et hautains avec de gros moyens, du travail et de la patience ont souvent échoué. En un temps record et sans le moindre budget ni aucun effort il s'est hissé au sommet de la renommée.

Coup de maître.

Jean-Pierre, c'est la revanche cinglante de l'anonyme provincial sur le système médiatique parisien.

Pas besoin de cours de communications poussés ni d'études marketing avec Jean-Pierre : sa tête lui suffit.

Sa bobine c'est son passeport pour Paname.

Ils ont beau rire, railler, persifler, ceux qui lui reprochent de bénéficier bien malgré lui d'une célébrité soudaine construite sur ce qu'ils estiment n'être que du vent... Il n'empêche : aujourd'hui Jean-Pierre HERLANT est écouté, imité, adulé, sollicité, médiatisé.

Jean-Pierre du jour au lendemain a été projeté en orbite autour de la planète web, n'est-ce pas l'essentiel ?

A travers lui c'est la France invisible qui parle, la voix honnête et simple des petites gens à qui l'on ne tend jamais de micro. Alors écoutons-le attentivement et surtout gardons-nous de nous moquer de cet homme car quelque chose me dit que sous les éclats des projecteurs il va encore nous surprendre...

Raphaël Zacharie de IZARRA




samedi 1 mai 2010

872 - La vendeuse de muguet

Avec sa mine pâle, sa claudication disgracieuse, son air abattu et ses habits tristes, la demi mendiante me héla avec une infinie maladresse tandis que je traversais la rue pour me rendre à la boulangerie.

J'avais oublié que nous étions le 1er mai... Accoutumé à vivre loin de la plèbe et de ses moeurs odieuses, je me sentais parfaitement étranger à son univers imbécile et vulgaire. Et lorsque de temps à autre me parvenaient les clameurs populaires (depuis les banales manifestations syndicales de rues jusqu'aux expressions de joies crapuleuses des bals du 14 juillet), non sans une réelle satisfaction je prenais conscience de la hauteur séparant ma tour d'ivoire de ce monde misérable.

Son mauvais muguet à la main, la pauvresse insistait péniblement, sollicitant en vain ma générosité d'oisif avaricieux.

Avec irritation j'expliquai brièvement à la gueuse qu'en aucun cas je ne comptais dépenser quelques pièces pour un méchant brin de muguet dont je n'avais que faire et que de toute façon j'avais besoin de mes sous pour acheter mes pâtisseries du matin à la boulangerie située juste derrière son stand, enfin que toute sa personne avec ses allures d'indigente m'indisposait au possible.

Pressé d'aller acheter mes gâteaux, je laissai l'importune à ses illusions de piécettes.

En sortant de la boulangerie, les mains chargées de trésors de raffinements au beurre frais et au sucre glacé, je croisai de nouveau la saltimbanque qui, jalouse à la vue de mon gros paquet de pâtisseries, se fit suppliante.

Excédé par les manigances grotesques de cette espèce d'analphabète cherchant à se faire apitoyer, j'arrachai rageusement son muguet des mains pour le lui jeter au visage ! Enfin je n'omis pas de la bénir d'un crachat d'aristocrate bien placé entre les deux yeux, qu'elle avait bruns (une roumaine sans doute), avant de m'éloigner avec morgue jusqu'au sommet de mon domicile inaccessible à la gueusaille.

Qu'il est triste ce monde où les beaux sires de mon espèce, une fois l'an se font agresser dans la rue par de vilaines vendeuses de muguet...

Je rêve d'une société plus juste, fraternelle et sans hypocrisie où les seigneurs seraient mieux respectés des va-nus-pieds. On réclame sans cesse la compassion à l'égard des pauvres mais jamais on ne parle d'honorer les sybarites pour ce qu'ils sont... Eux qui ont l'heur d'avoir les mains lisses et l'esprit éclatant mériteraient donc le mépris de la part des pauvres gens aux mains calleuses ? Et en vertu de quel principe souverain ?

Est-ce donc cela qu'on appelle le sens de la justice ?

Aujourd'hui 1er mai je viens de courageusement défendre les intérêts de l'esprit contre la dictature et la bêtise infâmes, étouffantes et régressives des laborieux.

jeudi 15 avril 2010

PHOTO DE RIMBAUD : JE SUIS L'AUTEUR DE CETTE NOUVELLE MYSTIFICATION

Je constate que certains journalistes sont plus avisés que d'autres. J'ai eu l'heureuse surprise de dénicher un article de Jacques Quentin http://fauxrimbaud.blogspot.com/ qui parle de moi avec grande lucidité... Je trouve fort flatteur qu'un journaliste (de province) un peu plus futé que les autres ait l'audace d'avancer une thèse fort pertinente à propos de cette nouvelle "découverte", à savoir que je serais l'auteur d'une énième farce médiatique à base d'Arthur ... Il faut dire que ce Jacques Quentin connaît bien son gibier : c'est à ma connaissance le seul qui a dénoncé en toutes lettres et sans la moindre ambigüité l'énorme plaisanterie izarrienne au sujet du "Rêve de Bismarck". C'était en avril 2008.

Cette fois je n'ai même pas eu besoin d'aller répandre des alarmes sur la toile en expliquant que je suis effectivement l'auteur d'un nouveau coup monté concernant cette photo : ce journaliste provincial à la tête froide s'en est chargé à ma place... C'est dire la profondeur de ses intuitions ! Il est vrai qu'il connaît bien son cher IZARRA, mystificateur obsessionnel à but strictement égocentrique : il ne me fait aucun cadeau quand il s'agit de me disséquer de sa plume tranchante comme la vérité, me sachant sur ce point aussi avare de pincettes à l'égard des exégètes crédules que je m'amuse à faire braire avec mes espiègleries rimbalesques de qualité quasi professionnelle répandues à grande échelle médiatique...

Mes détracteurs apprécieront.

Raphaël Zacharie de IZARRA

=======

L'article de Jacques Quentin à mon sujet :

LES DESSOUS DE LA PHOTO DE RIMBAUD : IZARRIMBAUD ?

Elle lui ressemblait comme une fille peut ressembler à son père.

Avec la bonne foi, la sincérité de son âme entière, de son coeur franc (fatalement lucides), le public ne s'y était pas trompé. La France était convaincue !

Sauf que les tests ADN avaient rendu leur verdict, pétrifiant : désaccord génétique total et définitif entre la fille et son prétendu géniteur.

La douche froide.

Qui ne se souvient pas de cette douloureuse affaire Aurore Drossard, fille imaginaire de Montand ? La leçon, authentique cas d'école, doit nous inciter à adopter à l'avenir la plus extrême prudence dans ce genre d'information où la subjectivité peut brouiller les pistes les mieux balisées.

Or, avec le dernier avatar concernant Rimbaud, nous sommes dans un processus médiatico-hystérique exactement inverse : cette fois ce sont les "spécialistes" qui, enivrés de doctes fumées, se sont eux-mêmes convaincus. Et de quoi donc me demanderez-vous ? Du pire : la mine patibulaire d'un Rimbaud aux antipodes de sa légende esthétique.

La pilule à du mal à passer chez les vrais-faux admirateurs du poète de Charleville qui, avec ce bon sens inné caractérisant les profanes et les ignorants, doutent.

La découverte de la photo date de deux ans. Troublant : à la même époque un certain Izarra criait à qui voulait l'entendre -et nul ne semblait vouloir prêter sérieusement l'oreille à ses élucubrations- qu'il était l'auteur du "Rêve de Bismarck", un autre inestimable trésor rimbaldien sauvé des rebuts d'un bouquiniste de Charleville-Mézières. Décidément, le hasard facilite bien des choses dans l'environnement de cet énigmatique Izarra...

Mais revenons à la tête de Rimbaud. Les spécialistes dont le fameux Jean-Jacques Lefrère se sont basés sur quatre de ses photos (plus ou moins nettes) déjà connues et reconnues pour établir un nouveau dogme avec cette vertigineuse certitude propres aux exégètes de leur niveau élevés au pain blanchit. La farine universitaire a d'incontestables vertus de salubrité intellectuelle... Bref, c'est avec la même conviction, pour ne pas dire la même ferveur que le "Rêve de Bismarck" fut décrété authentique.

Rien n'est plus ressemblant à un portrait qu'un autre portrait, pour peu que le coeur s'emballe. On s'interrogera sur les méthodes employées par ces imprudents spécialistes cherchant à faire passer à la postérité le visage d'un parfait anonyme confondu avec Rimbaud sous le prétexte d'une enseigne d'hôtel en guise de (fausse) piste aux stars du Parnasse, de chasse aux mythes... Bertillonnage ? Identification judiciaire ? Tests ADN ? Les rieurs riront.

Les convictions pour le moins subjectives -autant dire hautement fantaisistes- de Jean-Jacques Lefrère et ses disciples sont une bonne gifle pour nous rappeler qu'à travers ce genre de révélation sensationnelle pleine de flou artistique lié à l'univers de Rimbaud, un Izarra peut toujours en cacher un autre.

Les érudits échaudés ajouteront : aujourd'hui plus qu'hier.

Méfiance donc.

Jacques Quentin
jacquesquentin@hotmail.fr

ARTICLE ORIGINAL :

http://fauxrimbaud.blogspot.com/




samedi 10 avril 2010

871 - Les femmes vénèrent les machos

Parce que le Ciel a voulu que la femme naisse sous le signe de la docilité, la femelle enchaînée aux lois âpres du mâle aime les injustices du sexe.

C'est ainsi que la femme sous le joug des plaisirs est naturellement soumise. Sa chair est faite pour être dominée, asservie, livrée aux crocs du loup, son souverain. La femme est la poupée de l'homme, ce seigneur-né, et elle le sait : elle trouve belle et bonne cette cruauté de l'hyménée.

Tout comme le jardinier sublime la nature en l'ordonnant, l'homme qui dispose de la femme peut à sa guise et selon ses caprices glorifier la nature d'une main de fer, guidé par son imagination, inspiré par les causes supérieures, principes divins qui ont placé l'homme sur un trône et la femme à ses pieds.

Les sots pensent que l'égalité des genres est naturelle et que la place d'Eve est à la droite de son époux. Cette égalité-là n'est point naturelle. Mais dans son immense sagesse Dieu a décidé que la femme chérira les bottes de son prince, et ce qui semble injuste aux yeux du citoyen, du savant, du législateur dénaturés par les artifices de la culture est infiniment juste et doux sous les clartés nuptiales du firmament.

Dans le secret de l'alcôve les grandes idées n'ont plus cours. Il n'y a plus de révolution quand triomphe l'hymen. La femme reprend sa véritable place à l'heure où tombent les masques.

La femme sincère vénère le macho. Au fond d'elle-même elle déteste sa nouvelle condition où l'a abandonné l'homme contemporain... Cette liberté-là aliène l'enfant de Vénus qui, fondamentalement, a besoin de sentir la force rugueuse de la virile écorce contre sa soie, le poids de la masculine autorité sur sa tête, la puissance phallique sonder ses flancs, l'éclat intellectuel dominer ses pensées, la voix rauque faire taire ses féminines protestations.

Et la délicieuse ortie de l'amour séduire son coeur.

La femme n'est désirable aux yeux de l'homme de bien que lorsqu'elle s'accorde à ses hauteurs à travers la parure digne et sobre de sa soumission innée : dévouement, obéissance, hommage au générateur de semence et porteur de sceptre sont les sentiments honnêtes de la femme face à son maître, tant dans la vie conjugale que dans l'aventure amoureuse.

Ce qui rend la femme infâme, vulgaire, détestable, bête et grotesque, c'est sa propension à vouloir singer le mâle dans ses divines attitudes... Et qui fait le gorille au lieu de faire l'humain.

L'amie de l'homme qui a su garder intacte l'intelligence de son sexe se soumettra avec d'autant plus de délices aux lois du dominant que ces dernières sont inspirées par les gênes et non par la norme.

vendredi 9 avril 2010

870 - Eloge de mon improductivité

Dans cette société obsédée par l'accès aux biens matériels revendiqué comme un droit, je suis heureux de ne rien produire.

Mieux : je suis satisfait de n'avoir pas à me soucier de ma subsistance. D'autres travaillent à ma place. Ils s'occupent de me nourrir pendant que je songe à élever leur esprit. Chacun est à sa place : les âmes primaires persuadées que la vie est avant tout matérialiste la passent à turbiner bêtement jusqu'à la retraite tandis que les improductifs évolués de mon espèce dénoncent l'inanité des activités de ces travailleurs matérialistes érigées en véritable religion par la masse laborieuse à laquelle ils s'identifient avec fierté.

Susciter l'irritation des productifs qui font vivre leurs critiques est pédagogues et salutaire : ce faux sentiment d'injustice provoqué dans leur âme de brute leur permet, petit à petit, de se rendre compte de la vanité des valeurs matérialistes auxquelles ils sont attachés, si dérisoires qu'elles sont raillées par ceux-là mêmes qui en bénéficient sans s'en être le moins du monde acquittés au prix de leur sueur. Ce qui révolte beaucoup ces petits esprits...

Loin de se prostituer aux hérésies du siècle, les vrais seigneurs piétinent le pain sacré de la plèbe qui les nourrit.

Le rôle du pasteur n'est pas de maintenir les ânes dans leurs illusions consuméristes mais de les faire sortir de leurs étables câblées sur les bouquets de chaînes de télévisons aux clartés frelatées pour leur montrer le soleil.

Je ne suis pas sur terre pour flatter mes bienfaiteurs borgnes et endormis mais au contraire pour leur ouvrir les yeux. Ils travaillent pour que je puisse manger et les critiquer ensuite, oui et alors ? Le travail n'est pas l'argument final de toute cause. Donner raison aux ânes simplement parce qu'ils sont attelés à la charrue, suent, peinent, se lèvent tôt, c'est comme donner raison aux limaces parce qu'elles bavent, aux idiots parce qu'ils sont heureux, aux alcooliques parce qu'ils chantent. Sous prétexte que ces bêtes de somme financent mon existence d'improductif je devrais les encourager à cultiver l'imbécillité ? Au contraire, en désacralisant leur pain qui me fait vivre je les invite à lever les yeux plus haut que leurs jours bornés par des considérations bancaires, alimentaires, syndicalistes ou socio-professionnelles.

Toute l'existence de ceux qui contribuent à me maintenir dans l'état glorieux de railleur improductif est vouée au travail. Leur but : devenir propriétaire d'une maison, passer une retraite sereine -si ce n'est sénile- se payer des vacances, constituer un héritage pour leurs enfants, etc.

Soit. Et après ?

Construire ou acquérir une maison, s'assurer une retraite aisée, offrir un héritage à la descendance, partir en voyages... Cela leur fait une belle jambe ! Rien que des choses temporelles.

Sont-ce là les richesses suprêmes de la vie humaine ? Oui s'offusqueront les equus asinus avides de foin.

Ces désirs aussi vulgaires seraient donc l'aboutissement de leur passage sur terre ? Quelle tristesse ! Quelle indigence ! Certes il est légitime d'aspirer à ces vanités car nous ne sommes pas des désincarnés et nous avons besoin de nourriture, d'un toit, d'eau, de chauffage, et même de nous amuser.

Mais miser sur ce qui est voué à la désintégration, réduire une vie à un lavabo, une croisière, un salaire, une marque de voiture, une habitation flatteuse, un tuyau de fibres optiques, n'est-ce pas se moquer de ceux qui, comme moi, vivent non POUR l'accès aux biens matériels issus du travail mais GRÂCE aux biens matériels issus du travail des autres ?

Je m'explique.

Le travail des autres à mon bénéfice est le prix à payer à leur "désabrutisssement". Par leurs efforts, leur courage au labeur, leurs sacrifices ils contribuent à m'épargner les vicissitudes et soucis liés à leur condition d'abrutis. En échange, je leur ouvre les portes de la vérité izarrienne. Ce qui est loin d'être une tâche aisée dans ce monde dominé par le culte du Veau d'Or... Bref, ils me nourrissent physiquement, je les nourris spirituellement. Tout se paye, tout se mérite en ce monde. Aux uns il sera demandé plus d'efforts qu'aux autres pour s'humaniser, s'élever selon leurs capacités à comprendre l'essentiel ou leur degré d'abrutissement... Cela peut sembler injuste mais c'est ainsi : nous ne sommes pas tous égaux devant l'intelligence.

Je mérite que me soient épargnées la peine et la perte de temps engendrées par travail, tandis que ceux que je tente d'éduquer payent leur ignorance, leur bêtise, ou plutôt payent leur difficile "apprentissage des hauteurs" au prix établi selon des critères non sottement arithmétiques mais hautement spirituels.

En vertu du fait que j'ose dire la vérité, ne succombant ni au mensonge, ni aux artifices, ni aux flatteries, refusant tout compromis avec l'époque, on me taxe de parasite. De fou. De fainéant.

Je suis comme le chardon qui pousse en plein champ, au milieu du passage, perçant le goudron, inutile, méprisé, isolé, menacé d'être arraché, considéré juste bon à être dévoré tout cru par les ânes qui ne songent qu'a remplir leur panse (il est bien connu que les ânes raffolent des chardons).

Jusqu'au jour où on s'aperçoit que le chardon que nul ne voulait nourrir a engendré une magnifique fleur.

lundi 1 mars 2010

869 - Le monde du cirque

On idéalise trop le monde des artistes, saltimbanques et autres baladins.

Je ne me fie pas aux apparences flatteuses que les gens du voyage veulent donner d'eux-mêmes. Le romantisme de ce milieu n'est qu'un vieux cliché. La réalité est plus glauque. Les gens du voyage n'ont jamais chanté sous les étoiles, d'ailleurs les astres sont bien le dernier de leurs soucis. Oublions les aventures de Tintin, images beaucoup trop pures pour correspondre à la réalité de ces forains.

Le monde du cirque est minable, sordide, dur, mortellement ennuyeux, laid et vulgaire.

L'univers des cirques ambulants est un manège déprimant où des "techniciens de la piste", des "forçats de la distraction populaire" aux mines plus ou moins patibulaires répètent à l'infini leurs numéros sans joie devant des publics ignorants des coulisses, car les coulisses du cirque bien souvent sont sinistres.

Au cirque les spectateurs payent pour s'éblouir de lumière, pas pour s'affliger de la fange.

De mon point de vue travailler dans un cirque c'est comme un naufrage : on y entre, on s'y dégrade. Sorte d'antichambre de la déchéance ou bien antre des bannis de la société, le chapiteau clinquant est un cache misère, la partie immergée et éphémère d'une industrie pleine de désenchantements...

La piste du cirque n'est qu'une arène crapuleuse où grimacent des pitres et s'agitent des pauvres hères mis à l'écart par la société, "saltimbanques" animés par des causes triviales, voire inavouables. Aux antipodes de toute vocation artistique. Mais surtout, où des animaux fatigués, abrutis, battus sont odieusement exploités par un système tyrannique et carcéral (des vidéos d"animaux du cirque maltraités circulent à ce sujet).

On est loin du mythe de l'artiste généreux, idéaliste, jongleur d'étoiles et semeur de rêves... Sous leurs costumes les clowns sont des tatoués. Les amuseurs, des âmes décevantes. Les dresseurs d'animaux, des fauves.

On m'accusera peut-être de racisme envers les gens du voyage, de discrimination envers une corporation, d'incitation à la haine envers une communauté... Je ne fais que donner un avis personnel sur une question qui m'est chère et, accessoirement, dénoncer des abus réels commis envers les animaux dans ce milieu. Je ne suis nullement raciste envers les gens du voyage, j'ai toujours aimé côtoyer les gitans, bohémiens et divers nomades de nos contrées. Mais ce n'est pas parce que j'aime les manouches que je dois pour autant apprécier la compagnie des alcooliques, des illettrés, des parias, des brutes.

Aimer les manouches ce n'est pas éviter de leur parler des sujets qui fâchent, au contraire. L'amour véritable de l'humanité, c'est oser parler de sa misère pour la mieux combattre. Cela fait belle lurette que les gens du cirque ont perdu leur âme : la laideur à remplacé la poésie.

Il n'y a pas de plus grande distorsion entre le mythe et la réalité que chez les gens du cirque. Pas de pire contraste entre l'éclat des projecteurs de la scène et la misère des dessous.

Boycottons le cirque !

Précision :

Mes affirmations ne sont pas des clichés mais la triste réalité.

Je me rends souvent sur lieux de fêtes foraines pour observer les "tenanciers" et "tenancières" des stands et tout ce qui tourne autour de cet univers : ce monde d'exploitants de machines de foires, aux antipodes de toute sensibilité artistique, est proche du monde des malfrats, des travailleurs de la nuit (patrons de boîtes de nuit, de bars louches, ferrailleurs et magouilleurs improvisés en tous genres), voire des repris de justice dûment tatoués.

Certes ces gens sont des travailleurs. Mais pas des poètes, pas des artistes, pas des amis de l'humanité mais plutôt des fripouilles, des arnaqueurs professionnels.

C'est un milieu de brutes et de misère morale quoi qu'il en soit. C'est ma manière de percevoir les choses, sans illusion.

Les gens du cirque et les forains en général (c'est le même milieu, ces gens sont issus des mêmes bases et familles) n'aiment pas les enfants mais leur argent, n'aiment pas faire rêver mais faire payer, ils ignorent parfaitement ce qu'est un artiste, un saltimbanque. Seul le gain les intéresse. Pire en certains cas : seule la survie les motive. Faute de pouvoir faire autre chose, leur métier est alors un gagne-pain pur et dur.

Il m'est arrivé de parler avec les plus fréquentables d'entre eux et on ne m'a pas toujours donné tort au sujet de ce que j'avance...

Si tout ce que je dis ici est faux (et c'est fort possible que je me trompe), c'est en tout cas l'image que renvoie ce milieu. Les forains, s'ils sont malgré tout recommandables, honnêtes et honorables, sont au moins responsables de cette déplorable image que je viens de brosser de leur société.

Le "Cirque du Soleil" au Canada et certains cirques de renommée bien tenus en France n'ont rien à voir avec la cohorte de petits cirques traditionnels ringards et crapoteux qui tournent en France.

Le Cirque du Soleil est un véritable viviers de talents, c'est un cirque d'élites, créatif, avant-gardiste. Les gens qui y travaillent ont la vocation, ce sont d'authentiques artistes. Ils ne sont pas arrivés dans ce milieu par défaut, par accident ou par crapulerie comme cela me semble être le cas en ce qui concerne les cirques que j'ai dénoncés.

mardi 23 février 2010

868 - Miracle à Chartres

Ses pointes au coeur de la Beauce désignaient un ciel sombre. J'étais dans l'ombre, ne voyant que la nue chargée, les champs mornes, les étendues monotones. La cathédrale de Chartres, silhouette sinistre dans le lointain, affligeait mon âme pragmatique.

Les rigueurs de l'âpre saison ne m'inspiraient que tristesse. Autour de moi, l'espace : rien qu'un vide immense, un silence sans échos, des agitations dénuées de sens... L'absurde comédie des éléments où les nuages ne sont que fumée, les astres des points sans nom, l'horizon un chantier agricole arrosé par l'onde hivernale.

Et les oeuvres des hommes, des pierres vouées à la poussière.

Pourtant, front baissé, j'avançais vers les inutiles flèches. Qu'allais-je y chercher, moi l'impie ? La plaine peut-être avait la réponse : au fil de mes pas le vent ressemblait de plus en plus à un chant.

Confusément la clarté se fit en moi à mesure que j'approchais des géantes séculaires.

Le MYSTERE m'attirait vers la double flamme de pierre. Et plus les aiguilles gothiques grandissaient, plus ma conscience s'éveillait.

Enfin je fus au pied de l'édifice. Je pénétrai dans l'antre vaste et serein.

Dans ce lieu dense un feu couvait sous les ogives : le silence reflétait les profondeurs sidérales, les vitraux la musique des particules de la matière. Spirales galactiques et valse des molécules étaient immortalisées dans le minéral, interprétant l'impénétrable symphonie universelle.

Le bleu était poésie, le rouge était mélodie, le cercle était onde. Dans les vitraux, des papillons. Sous mes pieds, des constellations. Au-dessus de ma tête, l'incommensurable.

Le roc était vivant... J'ETAIS vivant ! L'alchimie des signes et des choses avait opéré sur mon être un miracle sans bruit. L'harmonie cosmique suggérée par l'architecture et les verrières avait ébranlé mes certitudes de matérialiste.

La pénombre de la cathédrale m'éclairait intérieurement : j'avais saisi la subtilité de l'invisible.

La magie des voûtes me retint longtemps dans ma méditation. Et tandis que je scrutais l'immensité cachée de ce qui m'entourait, le vaisseau immobile voguait vers l'éternité.

Depuis le fond de la plaine j'avais répondu à ses muets appels avant qu'il ne m'emporte à destination de l'infini dans un fracas qui n'est audible qu'à des oreilles initiées.

Et l'infini avait le visage de la lumière.

http://www.romanian-icons.com/

Blogs principaux de Raphaël Zacharie de IZARRA :
IZARRALUNE

AUTRES TEXTES DE RAPHAËL ZACHARIE DE IZARRA

1 - Incitation à l'alcool http://1izarra.blogspot.com/
2 - Futilité de l'emploi http://2izarra.blogspot.com/
3 - Le vol du parasite http://3izarra.blogspot.com/
4 - Izarra-Farrah Fawcett : l'interview-vérité http://4izarra.blogspot.com/
5 - Considérations misanthropiques sur Noël http://5izarra.blogspot.com/
6 - Boy's band : la revanche des culs-terreux http://6izarra.blogspot.com/
7 - La revanche des culs-terreux (suite) http://7izarra7.blogspot.com/
8 - Israël-Palestine, n'y sacrifions pas nos légumes ! http://8izarra.blogspot.com/
9 - A un membre de Facebook http://9izarra.blogspot.com/
10 - Le mâle épilé http://10izarra.blogspot.com/
11 - 13 TEXTES SUR LE 11 NOVEMBRE http://11izarra.blogspot.com/
12 - Conte de Noël carbonique http://12izarra.blogspot.com/
13 - Tyrannique sens de l'égalité républicaine http://13izarra.blogspot.com/
14 - Beauté et grandeur du voile islamique http://14izarra.blogspot.com/
15 - Joharno présenté par Raphaël Zacharie de IZARRA http://15izarra.blogspot.com/
16 - RETRAITES : JEUNESSE SENILE ! http://16izarra.blogspot.com/
17 - AMUSANTE ETUDE UNIVERSITAIRE SUR IZARRA http://17izarra.blogspot.com/
18 - Je suis un pacha parmi de faux pauvres http://18izarra.blogspot.com/
19 - Tristesse de l'homosexualité masculine http://19izarra.blogspot.com/
20 - BAISERS PUBLICS DES SODOMITES http://20izarra.blogspot.com/

3 - http://izarrasideral.blogspot.com/

http://warloy.wordpress.com/2011/03/08/908-interview-par-le-figaro-litteraire/

(Des vues hautement izarriennes)

http://raphaelizarra.blogspot.com/

5 - http://izarra11.blogspot.com/

6 - http://izarra12.blogspot.com/

7 - http://izarra10.blogspot.com/

8 - http://izarra9.blogspot.com/

9 - http://izarra8.blogspot.com/

10 - http://izarra7.blogspot.com/

11 - http://izarra6.blogspot.com/

12 - http://izarra5.blogspot.com/

13 - http://izarra4.blogspot.com/

14 - http://izarra3.blogspot.com/

15 - http://izarra2.blogspot.com/

16 - http://izarra1.blogspot.com/

17 - http://raphaelizarra.blogspot.com/

(Un site de haute volée où les lettres valent de l'or)

http://warloy.blogspot.com/

19 - http://izarra20.blogspot.com/

20 - http://izarra19.blogspot.com/

21 - http://izarra18.blogspot.com/

22 - http://izarra17.blogspot.com/

23 - http://izarra16.blogspot.com/

24 - http://izarra15.blogspot.com/

25 - http://izarra14.blogspot.com/

26 - http://izarra13.blogspot.com/

27 - http://izarra21.blogspot.com/

28 - http://izarra22.blogspot.com/

Esthétique subversive et vues olympiennes - Un blog où les lettres valent de l'or)

http://etoilizarra.blogspot.com/

La flamme izarrienne)

http://raphaeldeizarra.blogspot.com/

31 - http://photosizarra.blogspot.com/

32 - http://hiboulunaire.blogspot.com/

(Doux et cinglant, féroce et caressant...)

http://lune-izarra.blogspot.com/

(Esthète et avaricieux, âpre et éthéréen...)

http://izarralunaire.blogspot.com/

(Âpre, étrange, esthétique, féroce, olympien, banal, avant-gardiste, puéril, éthéréen... Izarrien !)

http://izaralune.blogspot.com/

Esthétique subversive et vues olympiennes)

http://deizarralune.blogspot.com/

Un esthète dans ses hauteurs)

http://izrraluneizarra.blogspot.com/

(Hauteurs d'esthète)

http://lunelunelunelune.blogspot.com/

Raphaël Zacharie de IZARRA au sommet de la poire.

http://izarra-izarra-izarra.blogspot.com/

40 - http://izarraetoile.blogspot.com/

41 - http://lunairizarra.blogspot.com/

42 - http://izarra-izarra-izarra.blogspot.com/

43 - http://izarrafawcett.blogspot.com/

44 - http://fawcettizarra.blogspot.com/

45 - http://izarrafawcettizarra.blogspot.com/

46 - http://izarra-izarra-izarra-izarra.blogspot.com/

http://izarrasarkozy.blogspot.com/

48 - http://fawcettizarra1.blogspot.com/

http://ecolizarra.blogspot.com/

http://fawcettfarrah.blogspot.com/

(La vérité izarrienne : des mots qui tranchent !)

http://rzdizarra.blogspot.com/

52 - http://machoizarra.blogspot.com/

53 - http://izarramacho.blogspot.com/

54 - http://rzdizarra.blogspot.com/

55 - http://fawcett1.blogspot.com/

56 - http://qk1.blogspot.com/

(Un esthète à la plume aiguë)

http://etoileizarra.blogspot.com/

http://izarraraphael.blogspot.com/

(Rencontres de haute volée et amitiés saines)

http://amether.blogspot.com/

http://puceau38.blogspot.com/

(Le blog le plus tendre du WEB...)

http://izarrarose.blogspot.com/

(Mots acérés, pensées vives)

(La plume comme une aile)

http://izarravideo.blogspot.com/

(La plume et l'enclume)

http://lunaireizarra.blogspot.com/

(Un bel esprit sur la toile)

http://raphaelzachariedeizarra.blogspot.com/

(Un blog de haute volée où les lettres valent de l'or) -

http://izarraizarra.blogspot.com/

(Le panache izarrien)

http://luneizarralune.blogspot.com/

70 - (Raphaël Zacharie de Izarra : la hauteur du verbe)

http://deizarra.blogspot.com/

WARLOY-BAILLON

(BLOG OFFICIEL DE WARLOY-BAILLON)

http://warloybaillon.blogspot.com/

(BLOG OFFICIEL DE WARLOY-BAILLON)

http://warloy-baillon.blogspot.com/

(BLOG OFFICIEL DE WARLOY-BAILLON)

http://w-a-r-l-o-y.blogspot.com/

(BLOG OFFICIEL DE WARLOY-BAILLON)

http://warloy-b.blogspot.com/

(L'Univers izarrien)

http://luneizarra.blogspot.com/

76 - http://izarra-lune.blogspot.com/

(La pensée izarrienne)

http://rzdi.blogspot.com/

(Un esthète dans ses hauteurs)

http://lunizarra.blogspot.com/

SILLE-LE-GUILLAUME

(Enigmes de la forêt de Sillé-le-Guillaume)

http://silleleguillaume.blogspot.com/

80 - http://sillemysteres.blogspot.com/

81 - http://mysteresdesille.blogspot.com/

82 - http://mysteressille.blogspot.com/

83 - http://mysteresdesilleleguillaume.blogspot.com/

84 - http://silleleguillaumemysteres.blogspot.com/

85 - http://enigmesdesilleleguillaume.blogspot.com/

86 - http://mysteredesille.blogspot.com/

87 - http://enigmesdesille.blogspot.com/

88 - http://sillemysterieux.blogspot.com/

(Mystères de la forêt de Sillé-le-Guillaume)

http://cocoplage.blogspot.com/

(Mystères de la forêt de Sillé-le-Guillaume)

http://sillemystere.blogspot.com/

(Mystères de la forêt de Sillé-le-Guillaume)

http://sille-le-guillaume.blogspot.com/

(Gloires, platitudes et misères des abbés d'Amiens)

http://izarramiens.blogspot.com/

93 - http://izarra23.blogspot.com/

94 - http://izarra24.blogspot.com/

95 - http://izarra25.blogspot.com/

96 - http://izarra26.blogspot.com/

97 - http://izarra27.blogspot.com/

98 - http://izarra28.blogspot.com/

99 - http://izarra29.blogspot.com/

100 - http://izarra30.blogspot.com/

101 - http://izarra31.blogspot.com/

102 - http://izarra32.blogspot.com/

103 - http://izarra33.blogspot.com/

104 - http://izarra34.blogspot.com/

105 - http://izarra35.blogspot.com/

106 - http://izarra36.blogspot.com/

107 - http://izarra37.blogspot.com/

108 - http://izarra38.blogspot.com/

109 - http://izarra39.blogspot.com/

110 - http://izarra40.blogspot.com/

111 - http://izarra41.blogspot.com/

112 - http://izarra42.blogspot.com/

113 - http://izarra43.blogspot.com/

114 - http://izarra44.blogspot.com

115 - http://izarra45.blogspot.com/

116 - http://izarra46.blogspot.com/

117 - http://izarra47.blogspot.com/

118 - http://izarra48.blogspot.com/

118 - http://izarra49.blogspot.com/

http://rizarra.blogspot.com/

http://izarrachinon.blogspot.com/

124 - http://izarra50.blogspot.com/

125 - http://izarra51.blogspot.com/

126 - http://izarra52.blogspot.com/

127 - http://izarra53.blogspot.com/

128 - http://vyq.blogspot.com/

129 - http://izarra54.blogspot.com/

Cruautés de la Saint-Valentin

http://cruautes.blogspot.com/

131 - http://izarra55.blogspot.com/

93 - http://izarralune.wordpress.com/

94 - http://deizarra.wordpress.com/

http://izarralune.over-blog.com/

http://izarralune.centerblog.net/

http://izarra.centerblog.net/

Vérités féroces, éclat de l'esprit

98 - http://izarralune.canalblog.com/
Esthète et avaricieux, âpre et éthéréen...

99 - http://izarralune.skyrock.com/profil/

Esthète et avaricieux, âpre et éthéréen...

100 - luneizarra.over-blog.com

101 - http://izarra.blogg.org

102 - http://saintriquier.over-blog.com/

http://saintriquier.wordpress.com/

103 - http://izarralune.unblog.fr/

http://lunizarra.wordpress.com/

http://izarralune.bloguez.com/

http://www.iblogyou.fr/izarra

http://forum-de-rapha-l-zacharie-de-izarra.forumjv.com/0-7246-0-1-0-1-0-0.htm
http://raphaedeizarra2.blog.jeuxvideo.com

http://izarra.bloguez.com/

http://izarraraphael.centerblog.net

http://izarraraphael.wordpress.com/

2 - CRIMES IMAGINAIRES ET REELS
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785345_11-novembre-crimes-imaginaires-et-reels_1_0_1.html
3 - UN VERRE D'EAU A VERDUN
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785336_11-novembre-un-verre-d-eau-a-verdun_1_0_1.html
4 - UN POILU SANS FARD
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785320_11-novembre-un-poilu-sans-fard_1_0_1.html
5 - LES VERITES CACHEES
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785309_11-novembre-les-verites-cachees_1_0_1.html
6 - TRISTE COMMEMORATION DE LA GUERRE
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785307_11-novembre-triste-commemoration-de-la-guerre_1_0_1.html
7 - UNE FOLIE D'AMOUR
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785301_11-novembre-une-folie-d-amour_1_0_1.html
8 - RECYCLAGE
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785294_11-novembre-recyclage_1_0_1.html
9 - DES NOMS PERIMES
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785291_11-novembre-des-noms-perimes_1_0_1.html
10 - LES BEAUX ASSASSINS
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785286_11-novembre-les-beaux-assassins_1_0_1.html
11 - LE RÊVE D'EUGENE
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785280_11-novembre-le-reve-d-eugene_1_0_1.html
12 - LA PAIX DES BURNES
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785268_11-novembre-la-paix-des-burnes_1_0_1.html
13 - L'ENVERS DE VERDUN
http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785260_11-novembre-l-envers-de-verdun_1_0_1.html